SCORN
La famille, les pairs et les experts : surveiller et contrôler les corps gros en régime numérique
RESPONSABLE
Collantes Beatriz, maîtresse de conférences en droit social, Université Paris-Nanterre, Sophiapol – UR 3932
CO-RESPONSABLE
Bruna Yann, maître de conférences en sociologie, Université Paris-Nanterre, Centre d’études sur les technologies de surveillance (Cethics)
RÉSUMÉ
Le projet SCORN ambitionne de comprendre dans quelle mesure le parcours de vie des personnes grosses ou anciennement grosses est susceptible d’être affecté par de nouvelles instances de surveillance, de contrôle, de régulation et de discipline portant sur leurs corps socialement illégitimes donc fréquemment stigmatisés. Au-delà de la famille et des pairs, qui conservent un rôle majeur dans leur parcours de vie, le projet se focalise sur deux formes de surveillance des corps gros en contexte numérique. La première relève de l’utilisation de dispositifs techniques de mesure et de quantification de soi, en capacité de gratifier l’individu d’une précision informationnelle sur l’évolution de son poids et autres caractéristiques physiologiques. Les appropriations de ces dispositifs incitent à une autosurveillance des corps qui répond, entre autres, à une logique de routinisation. La seconde s’exerce par le biais de plateformes communicationnelles, qui rendent algorithmiquement et prioritairement visibles des modèles de corps hégémoniques et qui jouent un rôle dans l’exposition en ligne du stigmate de la grosseur. Dans ces espaces en ligne, surveillance et discipline des corps s’effectuent de façon interindividuelle, mais pas nécessairement horizontale. Les usages complexes, hétérogènes et socialement situés des réseaux socionumériques peuvent amener à des stratégies de dissimulation de sa propre participation, d’invisibilisation ou d’hyperexposition de son corps gros, mais aussi de surveillance des corps d’autres utilisateurs des plateformes, tels que des créateurs de contenu qui portent la voix du stigmate en ligne.
PARTENAIRES
Olivier Aïm, maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paris 1 Panthéon-sorbonne, Laboratoire CELSA – Ecole des hautes études en SIC
Thamy Ayouch, professeur des universités en psychologie, université Paris-Cité, Centre de recherches en psychanalyse, médecine et société (CRPMS)
Alicia Brox Sáenz de la Calzada, docteure en Droit, chercheuse postdoctorale Margarita Salas (Ministère espagnol des Universités – UE Next Generation), Laboratoire de Sociologie Juridique, Université de Saragosse
Pauline Coeuret, doctorante en études hispanophones, université Paris-Nanterre, Centre de Recherches Ibériques et Ibéro Américaines (CRIIA)
Eric Fassin, professeur des universités en sociologie, université Paris 8 – Vincennes/Saint-Denis Sophiapol – UR 3932
Caroline Ibos, professeure des universités en sociologie, Université Paris 8 – Vin
Laure Laref, maîtresse de conférences en droit des affaires, université Catholique de Lille, Centre de recherche sur les relations entre les risques et le droit (C3RD)
Michaël Laref, enseignant-chercheur en droit privé, université Catholique de Lille, Centre de recherche sur les relations entre les risques et le droit (C3RD)
Camila Pérez Lagos, enseignante-chercheuse en Sciences de l’Information et de la Communication, Ecole des managers de la communication (ISTC Lille), Centre d’études sur les technologies de surveillance (Cethics)
Pascal Vallet, professeur des universités en sociologie, Université Paris-Nanterre, Sophiapol – UR 3932