RÉSUMÉ

Ce projet de recherche fondamentale sur le concept de territoire vise à concevoir autrement les stratégies de transition. Il part du constat des importantes difficultés de mise en œuvre des stratégies actuelles de transition de l’agriculture productiviste vers l’agroécologie. Ces stratégies sont fondées sur un concept de territoire qui ne permet pas d’appréhender la complexité de l’intrication d’acteurs ontologiquement très hétérogènes (humains et non-humains, organiques et inorganiques, etc.) et l’intrication d’échelles qui brouille la distinction entre local et global. Ce projet rassemble géographes, agronomes, philosophes et sociologues, tous également inspirés par les propositions de Bruno Latour sur le « changement de Régime climatique » et plus généralement par sa réévaluation des concepts de localité et de globalité dans le cadre des mutations du système-Terre, conceptualisé à travers la notion de James Lovelock, Gaïa. Ces chercheuses et chercheurs n’ont pu jusqu’alors échanger systématiquement. Or, leurs analyses convergent sur le fait que 1) le territoire n’est pas une échelle, mais un processus, un réseau d’actants interdépendants, parties prenantes du système-Terre, Gaïa ; 2) leurs limites ne sont pas définies a priori, mais sans cesse renégociées. Le projet se fonde sur l’articulation entre élaboration théorique et enquête de terrain dans une petite région agricole afin d’établir l’idée de transition territoriale et envisager d’autres stratégies de transition.