GEO BIO
Frontières du phénoménal. Cartographier les réseaux cosmotelluriques en géobiologie
RESPONSABLE
Stéphane Rennesson (UMR 7186 – LESC)
CO-RESPONSABLE
Emmanuel Grimaud (UMR 7186 –LESC et labex Les passés dans le présent)
RÉSUMÉ
Ce projet s’intéresse à une discipline très peu documentée et pourtant en pleine explosion en France : la géobiologie. Dédiée à la détection des influences du sol, de la géologie sur les humains et leurs habitats, elle s’est développée tout au long du xxe siècle à partir des techniques des sourciers et de la radiesthésie pour repérer les zones aquifères et riches en métaux, mais aussi en intégrant la science des tracés dits «régulateurs» en architecture sacrée. Héritière de pratiques multiséculaires, elle utilise et développe également aujourd’hui tout un lot d’instruments de mesure pour détecter les champs magnétiques, la radioactivité, pour évaluer les teneurs en gaz toxiques, la pollution chimique et électromagnétique. Elle propose d’aider les gens à contrôler ces influences, plus souvent néfastes que l’inverse, au sein de leur habitat, par des mesures correctives. À l’heure de l’anthropocène, la géobiologie articule la mesure appareillée à l’évaluation « sensible » et apparaît comme une discipline controversée, en quête de scientificité en même temps qu’elle est porteuse d’une conception foncièrement écologique du vivant qui trouve un écho de plus en plus favorable. Elle propose en effet une vision de l’humain renouvelée qui intègre tout un ensemble de données «cosmotelluriques». L’idée de ce projet est de porter un regard anthropologique sur cette discipline, ses enjeux, ses polémiques, dans ce moment crucial de son histoire où elle essaye d’opérer sa «scientificisation». Il s’agira d’évaluer en particulier la pertinence et l’intérêt des dispositifs et techniques qu’elle propose, aux frontières du phénoménal, pour repenser la relation de l’humain à son milieu.
PARTENAIRES
Bernard Olifirenko (École nationale de géobiologie appliquée – ARGEMA)