Enquêter avec les images : les trajectoires probatoires de la vidéo
Rencontre PROFIL 3 – Projet « Faire à plusieurs 2024 »
Le programme PROFIL (PROcès FILmés) s’inscrit dans la continuité de celui qui, au sein du LABEX « Les passés dans le présent », portait sur « Les procès filmés, une mémoire vive. De Nuremberg au procès du 13 novembre 2015 » (IHTP/Archives nationales). PROFIL est soutenu par la MSH-Mondes (« Faire à plusieurs 2024 »), l’INIST-CNRS, le CHAD (Centre d’Histoire et d’Anthropologie du Droit, EA 4417) et bénéficie d’un financement Recherche Paris Lumière Alliance (2024).
Université Paris-Nanterre, Bâtiment GRAPPIN, salle des thèses B16
Ou à distance : https://meet.google.com/jyi-hzxf-sxg
L’équipe de recherche poursuit ses rencontres dans le cadre de la préparation du site internet PROFIL qui mettra à disposition du public non seulement des séquences tirées des enregistrements vidéo des audiences mais aussi de nombreuses images-preuves : images du procès et images dans le procès. L’image dans le procès, ce sont des milliers de photographies, d’images satellite, de cartes, de captures d’écran, de schémas, de dessins et de vidéos. La 3e rencontre PROFIL se concentre sur ces dernières et questionne leur potentiel et leurs trajectoires probatoires, les effets de ce qu’elles « montrent », leurs usages avant, pendant et après le procès ou même en dehors des prétoires.
L’histoire de ces vidéos s’inscrit dans un temps long qui s’étire depuis la captation des événements jusqu’à l’archivage de leur trace visuelle en passant par une exploitation judiciaire de toutes ces images, qui n’est qu’une éventualité. Les circuits de ces images, les preneurs d’images, ceux qui les collectent, les regardent, les hiérarchisent, et leurs usages sont très divers. Les évolutions techniques entre l’époque des premières procédures menées devant le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie dans les années 90 et la dernière décennie façonnent la quête des preuves et leurs interprétations : la bande magnétique de la cassette vidéo VHS a laissé place à une image satellite ou au fichier vidéo de format numérique, capté par un téléphone portable ou une caméra de surveillance.
L’objet de cette 3e rencontre est de questionner l’élaboration de la preuve par l’image, et principalement par la vidéo, dans différents contextes d’enquêtes et de documentation (judiciaires, mémoriaux ou scientifiques) propres à des conflits armés (depuis les crimes commis en Bosnie-Herzégovine ou au Rwanda dans les années 90 jusqu’aux derniers crimes de guerre commis en Syrie et en Ukraine) mais aussi à des actes de terrorisme ou des violences policières. Cette approche pluridisciplinaire permettra de diversifier les regards sur les expériences historiques et/ou judiciaires, sur les pratiques passées et/ou actuelles à partir d’ analyses d’universitaires ou de professionnels du droit.
L’équipe de recherches PROFIL : Cécile Boëx, Timothée Brunet-Lefevre, Christian Delage, Emanuela Fronza, Maxime Gasnault, Joël Hubrecht, Jean-Louis Iten, Ninon Maillard, Louise Testot-Ferry, Laura Rossi, Nicolas Van Doorn