Digitizing Performance in Africa
Politics, Aesthetics, and Historical Continuities in the Circulation of Music
Colloque international organisé par Katell Morand (UPN / LESC-CREM), Giordano Marmone (ULB – LAMC) et Raymok Ketema (University of California-Santa Barbara) dans le cadre du projet « Un objet dans le conflit : production, manipulations et partages des fichiers musicaux en Afrique de l’Est » lauréat de l’appel à projets MSH Mondes 2020. Avec le soutien du ministère de la culture.
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Cette conférence réunit des anthropologues, des ethnomusicologues et des historiens pour réfléchir à la manière dont les technologies de communication ont entretenu et modifié la façon dont sons et images issues de performances sont partagées sur le continent africain.
La pratique de l’échange et de la circulation de musique, de danse, de poésie ou de rituels s’est modifiée au fil du temps pour inclure l’utilisation de nouvelles technologies. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la radio et les enregistreurs audio analogiques furent des outils de premier plan pour les mouvements de libération africains. Depuis la fin des années 2000, l’utilisation des téléphones portables et des applications de partage de fichiers s’est répandue non seulement dans les zones urbaines, mais aussi dans les zones rurales. Des extraits de performances musicales rituelles, de funérailles, de mariages ou même d’activités militaires sont partagés et circulent via des cartes SD, des connexions Bluetooth ou des réseaux sociaux sur le continent et à l’échelle transnationale.
Les industries musicales locales et mondiales ont eu un impact considérable sur la manière dont les gens font circuler la musique, l’écoutent et se mettent en relation avec elle. Cependant, l’enregistrement visuel et sonore des performances musicales est désormais également mis en œuvre par les participants eux-mêmes, et non plus seulement par des personnes extérieures, des visiteurs non africains ou des médias (inter)nationaux.
Comment décrire les pratiques de « fileization » des performances musicales ? Quelles sont leurs continuités et connexions historiques ? Comment s’inscrivent-elles dans les histoires du colonialisme et du néocolonialisme ? Quels sont les enjeux politiques ou esthétiques de ces fichiers musicaux dans les interactions intra ou inter-communautaires ?
This conference brings together anthropologists, ethnomusicologists and historians to discuss the ways that communication devices have continued, reinforced or altered how African people are sharing sounds and images of performance.
The practice of exchanging and circulating music, dance, poetry or rituals has shifted to include use of new technologies over time. During the latter half of the twentieth century, the radio and analog audio recorder were key tools used during African self-liberation movements. Since the end of the 2000s, the widespread use of cell phones and media file sharing applications has impacted not only urban areas, but also rural areas. Excerpts from ritual musical performances, funerals, weddings or even military events are shared and circulated via SD cards, Bluetooth connections or social networks on the continent and on a transnational scale.
The local and global music industries have had great impact on the way people circulate, listen to, and relate to music. However, the visual and sound recording of musical events is now also implemented by participants of the performance themselves, and not only by outsiders, non-african visitors, or (inter)national media.
How to describe practices of « fileization » of musical performances ? What are their historical continuities and connections? How are they embedded in histories of colonialism and neocolonialism? What are the political or aesthetic stakes when these music files are used in intra or inter-community interactions?