Classer / déclasser : penser et imaginer le monde
L’axe scientifique « Imaginaires » organise le 5 novembre 2020 sa première journée d’étude, en visioconférence1, autour du thème « Classer / déclasser : penser et imaginer le monde ». Pour le lancement de l’axe, il s’agit d’explorer ce que nos disciplines font quand elles pensent et quand elles imaginent les systèmes qu’elles étudient : qu’ils appartiennent à un passé plus ou moins lointain, au présent, à l’ici ou à l’ailleurs. Il est question de se pencher sur la façon dont nos analyses regroupent, catégorisent, classent et déclassent. Quels mécanismes et logiques sont sous-jacents ? Quel est le rôle de l’observateur.trice ? Quelle est la part du contexte de production de son savoir ? Qu’est-ce qu’il.elle exclut ? Comment organise-t-il.elle ce qu’il.elle observe ? Que fait-il.elle des données ? Ces « réflexions » engagent la construction de modèles théoriques et graphiques où la culture du / de la chercheur.e, comme savoirs et comme positionnement intellectuel, fonde les interprétations, et partant, la construction d’un récit de ce qui a présidé à sa création et à son délaissement.
Contextes et objectifs
L‘axe « Imaginaires » a été constitué autour des interrogations portées depuis un peu plus d’une vingtaine d’années par les sciences humaines et sociales sur la place des imaginaires, en études culturelles, mais aussi dans toutes les autres approches anthropologiques, historiques, sociologiques et géographiques. Cette « approche nouvelle du rôle de l’imagination dans la vie sociale » pour reprendre une formulation d’Arjun Appadurai2.
Pour partager ces questionnements, la journée du 5 novembre 2020 propose aux chercheur.e.s, aux enseignant.e.s-chercheur.e.s, aux ingénieur.e.s et technicien.ne.s, aux jeunes docteur.e.s, et aux étudiant.e.s, de sortir de leur « monde », de lancer des passerelles, d’offrir un temps d’échange, un décalage de point de vue, dans une logique interdisciplinaire et réflexive. Pour trouver un mode commun de réflexion et d’action autour de la thématique de cette première année, nous avons l’ambition de faire dialoguer nos disciplines sur la façon dont nous classons, répertorions, et projetons nos méthodes.
Il s’agit de mobiliser les outils et les méthodes scientifiques pour les mettre au service d’une meilleure compréhension des « imaginaires », individuels et collectifs, politiques, religieux, idéologiques et sociaux, passés et présents, qu’ils soient exprimés sous forme d’actions, de pratiques, de réalisations ou de représentations (images, cartes, dessins, photographies, numériques ou non, films, réalisations scientifiques et artistiques, modèles, systèmes organisationnels). Ainsi, nos outils mêmes de recherche, qu’ils soient conceptuels, graphiques ou sémantiques sont questionnés : ils influencent et sont influencés par nos imaginaires.
1 Cette journée fera l’objet d’une captation qui sera ensuite mise à disposition sur la médiathèque de la MSH Mondes (http://mediatheque.mae.cnrs.fr/s/fr/page/accueil).
2APPADURAI, Arjun.« Après le colonialisme : les conséquences culturelles de la globalisation » Paris :Payot, 2015, 336 p.