On n’y voit rien
Journée d’étude “On n’y voit rien”. Sources, corpus, bases de données : des processus de saisie aux processus de preuve
Organisation
Équipe du projet ANR Privilèges :
Dominique Margairaz, Anne Conchon, Vincent Demont, Guillaume Garner, Pauline Lemaigre-Gaffier, Corine Maitte
Organisé avec le soutien de :
– la Maison des Sciences de l’Homme Mondes (UAR 3225)
et des laboratoires suivants :
– Analyse Comparée des Pouvoirs (ACP, EA3350) ;
– Dynamiques Patrimoniales et Culturelles (DYPAC, UR 2449) ;
– Institutions et Dynamiques historiques de l’Économie et de la Société (IDHE.S, UMR 8533) ;
– et du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA, UMR 5190).
Présentation
L’élaboration de bases de données, si elle répond à des objectifs et à une problématique, implique aussi un rapport aux sources allant au-delà et parfois à l’encontre de la traditionnelle critique documentaire (réunion sous une même catégorie statistique de documents de natures diplomatiques différentes, mise en série d’informations issues de documents divers, etc.). Ces processus construisent des artefacts hybrides ne se situant ni totalement au niveau du document ni totalement à l’échelle du corpus, artefacts au rôle crucial puisque ce sont eux qui sont mobilisés pour prouver – ce alors même qu’ils ne correspondent pas nécessairement aux conceptions ni aux outils de réflexion dont disposaient les contemporains.
Les mécanismes de la recherche par projet, s’ils valorisent, à l’étape du financement, la formulation d’une problématique puis, au terme de l’enquête, la publication de résultats sous forme de livrables, laissent largement dans l’ombre la construction de ces artefacts. Or celle-ci, comme l’ensemble des opérations intermédiaires permettant la constitution de bases de données, loin d’être seulement techniques, ont des implications majeures dans la définition des objets historiques. C’est dans ces opérations – au cœur des humanités numériques – que se fabrique et se cristallise le caractère novateur ou non d’un projet de recherche. Ce sont donc ces opérations que la présente journée d’études cherche à discuter, en mettant en dialogue plusieurs expériences de recherche en histoire économique et sociale de l’époque moderne fondées sur la construction puis l’usage de bases de données.