Deuxième atelier d’anthropologie historique de la nature
Organisé par Sophie Bouffi er (Univ. Aix-Marseille), Christophe Chandezon (Univ. Montpellier), Adeline Grand-Clément (Univ. Toulouse), Frédéric Le Blay (Univ. Nantes), Marine Micquel (Univ. Tours), William Pillot (Univ. Angers), Marguerite Ronin (CNRS ArScAn)
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Ce deuxième atelier d’anthropologie historique de la nature réunit, autour de la thématique des droits des non-humains, des historiens et des historiennes de l’antiquité, des anthropologues et des juristes afin d’engager un dialogue sur des questions très actuelles. Confrontés à la dégradation rapide des écosystèmes, plusieurs pays ont accordé une personnalité juridique à des entités géo-physiques comme des fleuves, des lagunes ou des montagnes. Une évolution des sensibilités, l’interrogation du dualisme nature/culture, de même que la nécessité de protéger certaines espèces sauvages, stimulent également aujourd’hui une intense réflexion sur les droits des animaux et des végétaux. La comparaison avec des sociétés antiques permet en outre de réfléchir à la place de divinités ou d’esprits liés à des entités naturelles dans le système normatif.
Les évolutions du droit soulèvent bien sûr un certain nombre de questions (dès 1972, Christopher Stone, juriste américain, posait la question : « Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? »), qui intéressent non seulement les juristes mais également les anthropologues et les historiens. Si les normes juridiques servent en effet à organiser les sociétés en régissant des pratiques, elles sont aussi le produit d’un imaginaire social et s’inscrivent toujours dans un contexte socio-historique précis. Elles portent l’influence des pensées développées dans des contextes historiques antérieurs. Au-delà de la prise de conscience de l’urgence écologique, quelles transformations dans nos imaginaires permettent aujourd’hui de faire évoluer le cadre juridique des relations humains / non-humains ? Les anthropologues et les historien.ne.s peuvent-ils contribuer à ces transformations ? Cet atelier sera l’occasion de s’interroger, à travers différents exemples historiques et anthropologiques, sur les fondements des relations entre humains et non-humains (exploitation, réciprocité, coopération, compétition...) ainsi que sur leurs modalités (aménagements, conflits d’usage, violences, altérations ou destructions) et sur leur traduction dans le système normatif